Plus de 60 groupes environnementaux appellent l’ONÉ à examiner les impacts climatiques d’Énergie Est

(Montréal) – Plus de 60 groupes environnementaux à travers le Canada ont envoyé aujourd’hui une lettre à Peter Watson, président de l’Office national de l’énergie, appelant l’ONÉ à inclure les changements climatiques dans son évaluation du projet de pipeline Énergie Est. Cette lettre intervient après la signature par plus de 60 000 personnes d’une pétition allant dans le même sens.

« En ne tenant pas compte du changement climatique dans son examen, l’Office national de l’énergie fait abstraction de ce qui devrait être la priorité numéro un de ce projet; serait-ce même logique dans un monde qui essaie de réduire sa dépendance au pétrole et sa pollution par le carbone? », a indiqué Lois Corbett, la directrice générale du Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick.

Le projet de pipeline Énergie Est génèrerait entre 30 et 32 millions de tonnes de dioxyde de carbone chaque année, ce qui équivaut à l’ajout de sept millions de voitures sur les routes canadiennes. Ces émissions dépassent celles de chacune des provinces atlantiques et dépassent même les émissions évitées en Ontario grâce à la fermeture des centrales électriques au charbon. En comparaison, le pipeline Keystone XL, que Barack Obama évalue en tenant compte des impacts climatiques, augmenterait les émissions de GES de 22 millions de tonnes.

« Les plus grands scientifiques au monde nous disent qu’il faut rapidement trouver des alternatives aux énergies fossiles pour lutter contre les changement climatiques. Or le projet Énergie Est nous amènera dans la direction opposée », affirme Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat­Énergie de Greenpeace. « Si les impacts climatiques d’Énergie Est ne sont pas considérés, l’évaluation de l’ONÉ sera incomplète et illégitime. »

« Si nous ne pouvons pas discuter de l’expansion des sables bitumineux et du climat à l’ONÉ, où pouvons­nous le faire? », déclare André Bélisle, président de l’AQLPA. « Le transport par les pipelines en Alberta est presqu’à sa pleine capacité. En ajoutant une capacité de transport de 1,1 million de barils par jour, Énergie Est entrainera inévitablement une augmentation significative de la production et de la pollution en provenance des sables bitumineux. »

« Le fait que l’ONÉ refuse de prendre en considération les impacts climatiques dans l’évaluation de ses projets est la dernière abdication de responsabilité en date de la part du gouvernement canadien par rapport à la lutte contre le changement climatique », indique Steven Guilbeault, directeur principal d’Équiterre.

En novembre dernier, le refus de l’ONÉ d’évaluer les impacts climatiques des pipelines de sables bitumineux a été sévèrement critiqué. Plus de 100 personnes ont été arrêtées sur la montagne Burnaby, en banlieue de Vancouver, pour avoir manifesté contre le projet de pipeline Trans Mountain de la compagnie Kinder Morgan. Plusieurs des personnes arrêtées ont affirmé que les changements climatiques et le refus de l’ONÉ de prendre en considération leurs inquiétudes ont motivé leur manifestation.

« Les sables bitumineux représentent la principale source d’augmentation des émissions au Canada, et la construction de projets comme celui d’Énergie Est ne fera qu’aggraver la situation », assure Karel Mayrand, directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki. « Si le Canada veut faire partie de la solution et lutter contre les changements climatiques, nous devons évaluer les impacts climatiques des projets comme Énergie Est et les rejeter s’ils contribuent à l’aggravation de la crise climatique. »

Groupes signataires :

350 org, Alerte Pétrole Rive Sud, Alternatives, Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), Canadian Unitarians for Social Justice, Canadian Voice of Women for Peace, Center for Sustainble Economy, Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté de l’UQAM, Citizen’s Climate Lobby Canada, Citizen’s Climate Lobby Montreal, ClimateFast, Coalition québécoise pour une gestion responsable de l’eau Eau Secours, Coalition vigilance oléoducs, Collectif scientifique sur la question du gaz de schiste au Québec, Comité de vigilance environnementale de l’Est de Montréal, Concerned Citizen’s Coalition ­ North Bay, Conseil Central du Montréal Méopolitain­CSN, Conservation Council of New Brunswick, Conseil des Canadiens, Conseil des Canadiens­Montreal Chapter, Conseil des Canadiens­ Winnipeg Chapter, Conseil des Canadiens­Moose Jaw Chapter, Conseil des Canadiens­Regina Chapter, Conseil des Canadiens­Halifax Chapter, Conseil des Canadiens­Saint John Chapter, Conseil des Canadiens­Ottawa Chapter, Conseil des Canadiens­Thuder Bay Chapter, Conseil des Canadiens­Fredericton Chapter, Ecology Action Center, Ecology Ottawa, Environnement Jeunesse, Équiterre, Fondation David Suzuki, Fondation Rivières, For Our Grandchildren, ForestEthics Advocacy, Fossil Free Lakehead, Friends of the Earth Canada, Green 13, Green Neighbours 21, Greenpeace Canada, Greenspiration, JustEarth A Coalition for Environmental Justice, Lakehead University Environmental Law Students’ Association, Leadnow, Making Peace Vigil – Regina, Natural Resources Defense Council, Nature Québec, New Brunswick Anti Shale Gas Alliance, Non à une marée noire dans le Saint­Laurent, Polaris Institute, Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec, Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, Sacred Heart School of Halifax Environment Committee, Saskatchewan Eco Network, Saskatoon350 org, SaveCanada, Sierra Club BC, Sierra Club Québec, Stop the Energy East Pipeline Halifax, Toronto350 org, Transition Initiative Kenora, Voters Taking Action on Climate Change, World Wildlife Fund/Fonds mondial pour la nature (WWF­Canada)
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Pour consulter la pétition qui a recueilli plus de 60 000 signatures, cliquer sur ce lien :
http://e­activist.com/ea­action/action?ea.client.id=1847&ea.campaign.id=30627
La lettre adressée à Peter Watson, président de l’ONÉ, est disponible sur ce lien :
http://www.greenpeace.org/canada/Global/canada/file/2014/12/Lettre%20%C3%A0%20M.%20Watson­%20v5­rm.pdf
Pour plus d’informations :
Jon MacNeill, agent de communications, Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick, jon.macneill@conservationcouncil.ca, 506-458-8747
Patrick Bonin, Greenpeace Canada, patrick.bonin@greenpeace.org, 514­594­1221
André Bélisle, AQLPA, andre.belisle@aqlpa.com, 418 642 1322 poste 223
Cameron Fenton, 350.org ­ cam@350.org, 604­369­2155
Geneviève Puskas, Equiterre, gpuskas@equiterre.org 514­792­5222
Andrea Harden­Donahue, Council of Canadians, aharden@canadians.org, 613­793­5488
Karel Mayrand, Fondation David Suzuki, kmayrand@davidsuzuki.org, 514 998­5458
Ben Powless, Ecology Ottawa, ben.powless@ecologyottawa.ca, 613­601­4219

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