Budget fédéral de 2024 : : Équité générationnelle est synonyme de protection de l’environnement

Territoire ancestral des Abénaquis/Fredericton — Beverly (Bev) Gingras, directrice exécutive du Conseil de conservation, a publié aujourd’hui la déclaration suivante : 

 « Afin d’assurer une véritable équité pour chaque génération, nous avons besoin d’un environnement sain.

 Le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick est heureux de voir que le gouvernement fédéral prend des mesures pour remédier à la crise de l’abordabilité dans le budget de 2024, mais déçu de constater une nouvelle chute radicale des nouvelles dépenses en faveur du climat. De plus, le gouvernement fédéral n’a pas accordé suffisamment d’attention à des enjeux critiques comme la biodiversité, la gestion des forêts et la protection de l’eau douce.

 Nous sommes aussi bouleversés de voir que le gouvernement fédéral a reculé concernant une manne fiscale pour le secteur gazier et pétrolier. À la place, il continue d’appuyer l’industrie des combustibles fossiles par des crédits d’impôts qui profitent à des milliardaires tandis que les Canadiens peinent à mettre de la nourriture sur leur table et à avoir un toit sur la tête. 

 Le changement climatique est à l’avant-garde, car c’est lui qui alimente la guerre des prix actuelle. En remédiant au changement climatique, nous résolvons le problème de l’abordabilité. L’investissement dans des rénovations éconergétiques est un exemple clair de la façon dont nous pouvons rendre la vie plus abordable pour les Canadiens en adoptant des énergie propres et efficaces. 

 Le budget fédéral de 2023 a vu de nouvelles dépenses pour le climat de 63 milliards de dollars. Cependant, le budget de 2024 prévoit une nouvelle dépense pour le climat de seulement 14 milliards de dollars sur 11 ans. Ce montant est substantiellement inférieur à la lacune de 100 milliards de dollars que, selon le Centre canadien de politiques alternatives, nous avons besoin de combler pour atteindre une économie carboneutre d’ici à 2050. 

 Le budget a traité du logement abordable, mais a négligé la gestion des forêts, la conservation de l’eau douce et la biodiversité. La Coalition du budget vert a recommandé une dépense de 16 milliards de dollars sur sept ans et de 1,8 milliard de dollars par la suite concernant la protection de la nature. De toute évidence, ce budget n’atteint pas la cible, et de loin. Cette année, le gouvernement a alloué 4,6 milliards de dollars à la protection de la nature et aux espèces menacées, mais sans détails clairs.  Ce budget contient aussi de bonnes nouvelles : 6,3 milliards de dollars pour les avis d’ébullition de l’eau des communautés des Premières Nations, 1,4 milliard de dollars pour l’eau et les eaux usées ainsi que 800 millions de dollars pour la conservation menée par les Autochtones. Cependant, les futurs budgets doivent accorder la priorité à l’efficacité énergétique et à la conservation menée par les Autochtones.

 Le Canada a dépassé la Chine par son potentiel de créer une chaîne d’approvisionnement sécuritaire pour les  batteries au lithium ionique. Nous sommes heureux de constater qu’un nouveau crédit d’impôt à l’investissement a été introduit pour promouvoir la production de véhicules électriques (VE) au Canada. Le budget octroie aussi 3,8 milliards de dollars pour positionner le Canada parmi les fournisseurs mondiaux de minéraux critiques qui alimentent les technologies propres comme les VE. Cependant, cette extraction minière doit se faire dans l’optique de créer une économie circulaire afin d’éviter une augmentation des site contaminés au Canada, avec plus de 1 000 sites contaminés au Nouveau-Brunswick.

 Nous espérons aussi que le gouvernement fédéral élaborera des politiques visant à réduire la demande de nouveaux métaux et minéraux afin de limiter les effets délétères de l’extraction des ressources sur l’environnement et les communautés autochtones et coloniales.

 Le budget de 2024 prévoit aussi des investissements continus pour aider les Canadiens à acheter de VE et faciliter la construction d’infrastructures de recharge supplémentaires. Nous devons, cependant, continuer d’investir dans le déploiement d’autobus scolaires électriques dans tout le pays pour veiller à la santé et à la sécurité de nos enfants et de l’environnement.

 Le Conseil de conservation n’appuie pas les investissements supplémentaires dans l’énergie nucléaire. C’est pourquoi nous sommes préoccupés par la décision du gouvernement fédéral de réduire le délai d’approbation des projets nucléaires à trois ans. En dépit de ce raccourcissement de délai, nous nous attendons à des études d’impact complètes, vu les investissements financiers substantiels dans les technologies nucléaires.  

 On dépense actuellement non moins de 1,3 milliard de dollars, un chiffre époustouflant, pour déployer ces technologies dans tout le Canada, et un montant supplémentaire de 3,1 milliards de dollars a été alloué pour les 11 prochaines années pour la recherche nucléaire. Ces chiffres montrent bien l’importance de la minutie qu’il faut accorder aux études et aux évaluations dans le secteur nucléaire.

Les projets nucléaires sont également admissibles au crédit d’impôt sur l’électricité propre, un aspect qui nous préoccupe aussi. Pour produire le plus grand impact possible, ce crédit d’impôt devrait cibler des technologies éprouvées qui se développent rapidement comme les énergies éolienne et solaire, et non pas les technologies non éprouvées comme les petits réacteurs nucléaires (PRN).

L’investissement dans les initiatives environnementales et les programmes d’efficacité énergétique aident à atténuer le changement climatique, à promouvoir l’abordabilité, à améliorer la santé publique et à favoriser l’égalité sociale. En dépit des recommandations que nous avons adressées à Ottawa, nous avons le sentiment que ce budget ne tient pas compte de l’urgence de remédier à la double crise du changement climatique et de la perte de la biodiversité. Nous exhortons donc le gouvernement à prendre des mesures pour atténuer ces risques et aider à créer un Canada plus sain, plus sécuritaire et plus abordable. »


Pour plus d’information, ou pour obtenir une entrevue, veuillez communiquer avec :

Corey Robichaud, directeur des communications, Conseil de conservation du Nouveau?Brunswick |
corey.robichaud@conservationcouncil.ca | 506-458-8747

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