Communiqué de presse du Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick
Le gouvernement du Premier David Alward promet à l’industrie forestière de bonnes nouvelles, et ce en réponse à leurs pressions envers l’approvisionnement à long terme en bois. Le Conseil de conservation encourage le gouvernement Alward à considérer le bien-être à long terme de la forêt mixte du Nouveau-Brunswick et de nos communautés dépendant des forêts, face à la pression de donner davantage de forêts à une industrie avant tout soucieuse des profits.
“Ce qui est bon pour l’industrie forestière ne l’est pas pour nos forêts et communautés. La quantité de bois récolté dans les terres publiques du Nouveau-Brunswick a atteint un record de près de 5.4 millions de mètres cubes en 2006/2007, à une époque où les fermetures de scieries laissaient un nombre important de gens sans emploi et les communautés dévastées. Il est temps d’écrire une nouvelle histoire pour notre forêt, une histoire où les corporations ne la contrôlent pas, ne la coupent pas à blanc et ne la convertissent pas en exploitations d’arbres. Nous voulons une forêt dont les gens prennent soin, à laquelle ils redonnent une santé et grâce aux abondants produits et services de laquelle ils gagnent leur vie,” dit Tracy Glynn, directrice de la campagne Forêt au Conseil de conservation.
Un comité législatif pour l’approvisionnement en bois réunissant toutes les parties, formé en réponse au tollé général du public suite aux demandes de l’industrie de doubler le nombre de coupes dans la forêt publique, a fait 24 recommandations basées sur les contributions du public reçues en 2004. Ces recommandations incluent la réduction de la quantité de coupes à blanc, le maintien de la diversité forestière naturelle et l’attribution de bois aux collectivités lorsque les scieries ferment. Ces recommandations ont été ignorées par chaque gouvernement qui a depuis lors été formé au Nouveau-Brunswick.
La forêt du Nouveau-Brunswick se situe à la jonction entre la forêt boréale au nord et la forêt de feuillus au sud, ce qui crée une diversité et une beauté remarquables. “Il existe 32 espèces d’arbres indigènes dans la forêt du Nouveau-Brunswick, mais lorsqu’on voyage le long des autoroutes on ne voit souvent que des plantations de pins, d’épicéas et d’épinettes qui ne ressemblent en rien à une ancienne forêt feuillue et mixte,” dit Glynn.
Aujourd’hui, en dehors de ses parcs, le Nouveau-Brunswick n’offre plus de grandes étendues de forêts intactes et naturelles. De plus, on continue à épandre des produits chimiques pour arrêter les repousses naturelles et ainsi faire pousser les plantations d’arbres. Ce sont des observations que le Conseil de conservation a réalisées, cartographiées et communiquées au public depuis des dizaines d’années.
La résistance contre la dégradation de la forêt pour la création privée de richesses a et continue à susciter des réactions au Nouveau-Brunswick. Les peuples indigènes n’ont jamais consenti à la coupe à blanc des forêts qu’ils n’ont jamais cédées. Les gens qui travaillent dans les forêts au nord du Nouveau-Brunswick ont brûlé les machines quand ils sont entrés dans les forêts dans les années 80. Les étudiants universitaires ont rallié la cause contre les coupes à blanc dans les monts Christmas dans les années 90. De nombreuses personnes, depuis Kedgwick au nord jusqu’à Alma au sud, se sont jointes au mouvement et se sont rendues sur les marchés et dans les centres commerciaux pour récolter des signatures de pétitions contre l’épandage de pesticides sur nos forêts.
En 2008, une enquête sur les réactions du public à propos de la gestion des forêts publiques, menée par des chercheurs de l’Université du Nouveau-Brunswick et du Service canadien des forêts du ministère des Ressources naturelles, a montré que les Néo-Brunswickois pensent que la protection de l’eau et de la biodiversité devraient supplanter l’augmentation de l’approvisionnement en bois pour l’industrie forestière. CCNB a été classé en haut de l’échelle parmi les organisations les plus dignes de confiance qui ont leur mot à dire dans la gestion des forêts.
“Beaucoup de gens dans nos communautés dépendant des forêts vivaient des bois depuis plus de cent ans, mais peu d’entre eux y arrivent encore aujourd’hui avec la fermeture des scieries et les propriétaires de bois incapables de rivaliser avec le bois bon marché que J.D. Irving récolte dans notre forêt publique. Des gens à travers toute la province nous contactent pour recevoir du support envers des initiatives forestières communautaires. Il est temps que le gouvernement supporte ces efforts,” dit Glynn.
30-
Tracy Glynn, directrice de la campagne Forêts, Conseil de conservation, 458-8747, forest@conservationcouncil.ca