Envoyez votre lettre pour protéger le bassin de la Nashwaak des déchets de la mine de Sisson

Objet

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Je vous écris pour vous exprimer ma profonde inquiétude concernant la proposition prise dans le cadre du projet Sisson de déverser des déchets miniers dans des parties du ruisseau Bird ainsi que dans un affluent du bras occidental du ruisseau Napadogan, deux cours d’eau porteurs de poissons du bassin vierge de la Nashwaak. Veuillez donc tenir tout particulièrement compte de la présente lorsque vous examinerez les amendements proposés au Règlement sur les effluents des fabriques de pâtes et papiers de la Loi sur les pêches dans le cadre du projet Sisson. Comme moi, bon nombre de Néo-Brunswickois craignent que les responsables du projet Sisson n’aient pas réalisé une évaluation scientifique rigoureuse des autres technologies susceptibles de gérer les déchets et les stériles de la mine. En effet, il n’y aucune donnée probante indiquant que les meilleures technologies disponibles recommandées par les experts en ingénierie du Comité indépendant d’examen et d’enquête suite à la rupture destructrice du bassin des résidus de la mine de Mount Polley survenue en Colombie-Britannique en 2014 avaient fait l’objet d’un examen approfondi. Bien au contraire, et les résidents de cette région se retrouvent aujourd’hui avec une installation de traitement des résidus qui nuit non seulement à la valeur de leurs terres, mais également à leur qualité de vie. De plus, au nom du profit des promoteurs du projet, on demande aux Néo-Brunswickois d’accepter un bassin de retenue des résidus « longitudinal » moins qu’optimal à la place d’un concept « en aval », beaucoup plus sécuritaire. De plus, les promoteurs du projet Sisson n’ont pas remis au public le plan détaillé « de recyclage et de traitement des eaux » auquel sont assujetties ses Conditions d’approbation établies suite à l’étude d’impacts environnementaux de 2015. Or, en l’absence de ce type de renseignement, ni les Néo-Brunswickois ni notre gouvernement n’ont la garantie que les promoteurs du projet Sisson ont les moyens financiers de défrayer les mesures de protection environnementale requises pour assurer la santé écologique de nos rivières, aussi bien aujourd’hui qu’à l’avenir. À l’instar de nombreuses générations de colons avant elles, bon nombre de collectivités des Premières Nations pêchent aujourd’hui le saumon atlantique et la truite de rivière dans le bassin de la Nashwaak. Le projet Sisson proposé dans le cours supérieur sensible de la rivière menace maintenant l’avenir de ces possibilités de pêche et des avantages qu’elles présentent. Aux dires des promoteurs du projet Sisson, le pourcentage d’habitat du poisson que la mine et la digue de retenue des déchets affecteront se limitera à un peu plus que l’empreinte du site du projet. Or, cette évaluation ne tient pas compte des menaces posées par la mine en aval, soit au bassin de la Nashwaak, au cours inférieur de la rivière Saint John, et au-delà de la baie de Fundy. Comme l’évaluation de l’habitat touché est très limitée, le plan de compensation de l’habitat proposé pour compenser les répercussions de la mine est tout à fait inadéquat. En effet, il ne suffit pas d’adapter deux obstacles mineurs au passage des poissons pour compenser les effets d’une mine dont les digues de résidus menacent l’ensemble du bassin en aval. C’est pourquoi je ne doute pas un instant que le MPO et ECCC sauront reconnaître cette réalité et demanderont aux promoteurs d’explorer des options plus pertinentes pour compenser les répercussions de la mine sur la productivité des pêches, à commencer par le traitement suffisant des eaux de l’effluent qui quittera le bassin de résidus durant les années d’exploitation de la mine, puis à perpétuité après la fermeture de la mine. Le Nouveau-Brunswick abrite de précieuses ressources naturelles, dont les plus importantes sont probablement ses cours d’eau; c’est pourquoi notre économie doit accorder la priorité à la qualité des ressources aquatiques de notre province. Or, de toute évidence, les emplois promis durant les années d’exploitation de la mine ne font pas le poids face aux dangers que cette mine ferait planer en permanence sur le bassin de la Nashwaak, le cours inférieur de la rivière Saint-Jean ainsi que sur les collectivités en aval, comme Stanley, Taymouth, Durham Bridge, Marysville, Fredericton, et jusqu’à Saint John. En conclusion, je vous demande, au vu des faits et des craintes exposés dans la présente, de refuser les amendements proposés au Règlement sur les effluents des fabriques de pâtes et papiers de la Loi sur les pêches dans le cadre du projet Sisson. En vous remerciant d’avance, je vous prie d’agréer l’expression de mes sentiments les meilleurs.