Plus de 75 % de la capacité du pipeline d’Énergie Est serait exportée en dehors de Saint John
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17 décembre 2016, Saint John – La demande révisée de TransCanada pour le pipeline d’Énergie Est déposée aujourd’hui ferait plus que doubler le nombre de pétroliers transportant du pétrole des sables bitumineux dans la baie de Fundy et le long de la côte des États-Unis, passant de 115 à plus de 280 par année. Pendant ce temps, plus de 75 % de la capacité totale du pipeline – ou plus de 800 000 barils par jour – serait exportée sur un terminal maritime, à Saint-Jean.
« La nouvelle demande de TransCanada met beaucoup de pression sur le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et le Maine pour ce qui serait le plus long pipeline de pétrole en Amérique du Nord », a affirmé Matthew Abbott du Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick. « Le pipeline d’Énergie Est menace la baie de Fundy, une région importante et un emblème naturel, et une source d’emploi pour les habitants des zones côtières du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et du Maine. »
Le nouveau terminal de Saint-Jean aurait une capacité de stockage de 13,2 millions de barils, soit davantage que les 7,65 millions de barils initialement prévus, tandis que les nouveaux réservoirs pour le stockage du pétrole nécessaires pour gérer ces volumes énormes atteindraient une hauteur équivalente à des immeubles de six étages.
« La demande révisée de TransCanada mènerait à une quantité énorme de pétrole des sables bitumineux expédiés chaque jour à travers des eaux parmi les plus productives et riches de la côte Est », a déclaré Joshua Axelrod, un analyste politique de l’organisation américaine Natural Resources Defense Council. « Pour les gens en amont et en aval de la côte Est des États-Unis, aujourd’hui ils commencent à y porter attention. Non seulement ce projet et ses centaines de superpétroliers mettent la côte du Maine à risque d’un déversement de pétrole des sables bitumineux, mais ils exposent également les côtes du Massachusetts, de New York, du Maryland, du Delaware, de la Floride et une grande partie de la côte du golfe à un risque majeur. »
Au sommet de ces préoccupations majeures, l’Académie nationale des sciences, le conseiller scientifique principal au Congrès américain, a dévoilé un rapport la semaine dernière dans lequel on peut lire que le dilbit s’écoule souvent rapidement en cas de déversement – comme nous l’avons déjà observé dans la rivière Kalamazoo en 2010 – mais aussi que les premiers répondants, les gouvernements et l’industrie ne sont pas préparés et manquent de connaissances ou de technologies pour remédier à un déversement de pétrole des sables bitumineux dans l’eau.
« Alors que les gens au Nouveau-Brunswick en apprennent davantage sur le projet d’Énergie Est, ils assistent en plus grand nombre aux assemblées publiques de leurs municipalités et protestent comme au Québec », a exprimé Lynaya Astephen du groupe Red Head Anthony’s Cove Preservation Association. « Quand j’ai entendu parlé du projet pour la première fois, je me sentais seule à exprimer mon inquiétude, mais maintenant ma communauté s’est organisée et je travaille avec des gens qui partagent mes préoccupations tout le long du tracé de ce pipeline. »
Bien qu’Énergie Est pourrait créer un petit nombre d’emplois à long terme avec un risque environnemental élevé, on estime que 5 000 personnes travaillent dans le secteur de la pêche dans la baie de Fundy du côté du Nouveau-Brunswick, et ce nombre ne comprend pas pas ceux qui travaillent dans le tourisme. Un déversement de bitume dans la baie de Fundy pourrait mettre tous ces emplois à risque. Pendant ce temps, de l’autre côté de la frontière, les impacts de plus d’un siècle de pêche commerciale, d’activités industrielles et l’accélération des changements climatiques font pression sur la survie écologique du golfe du Maine, tout comme TransCanada qui propose de naviguer dans ces eaux avec des pétroliers transportant des millions de gallons de sables bitumineux.
« Les gens du Maine ont déjà clairement démontré leur opposition au pétrole des sables bitumineux. Le pipeline d’Énergie Est proposé par TransCanada, la même compagnie derrière le projet rejeté de pipeline Keystone XL, embrasserait les limites du Maine. Cela aurait pour effet de coincer le Maine dans un risque inacceptable. Le golfe du Maine, vital à notre économie, est déjà suffisamment menacé sans des pétroliers transportant des sables bitumineux dans ses eaux », a affirmé Bob Klotz de l’organisation 350 Maine, s’exprimant également au nom de Environment Maine, Food and Water Watch-Maine, du Natural Resources Council of Maine, de Protect South Portland, de la Conservation Law Foundation, et du Sierra Club-Maine.
La sélection de Saint-Jean par TransCanada comme le seul terminal d’exportation pose des risques réels pour les nombreux animaux qu’abritent la baie de Fundy et le golfe du Maine, y compris la baleine franche de l’Atlantique nord et jusqu’à sept autres espèces de baleines. Énergie Est augmentera considérablement les menaces qui pèsent sur plusieurs espèces de baleines dans la baie de Fundy, parmi lesquelles du bruit, des collisions entre les navires et des déversements de pétrole causés par l’activité industrielle existantes dans la baie de Fundy et le golfe du Maine.
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Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Matthew Abbott, Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick, (506) 321-0429
Joshua Axelrod, analyste politique au Natural Resources Defense Council (202) 289-2379
Lynaya Mckinley, habitante de Red Head (506) 653-7959