Le 30 juin 2023, Territoire ancestral des Abénaquis/Fredericton – Le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick est profondément troublé par l’usage inapproprié que le gouvernement provincial fait de l’argent des contribuables en publiant une publicité trompeuse dans l’édition du 29 juin du Telegraph Journal concernant le Règlement fédéral sur les combustibles propres et la hausse attendue de huit cents du prix de l’essence au Nouveau-Brunswick le 1er juillet.
« La hausse de huit cents du prix de l’essence que les Néo-Brunswickois subiront en juillet est un résultat direct de la boucle de « la majoration liée au coût du carbone » mise en place par l’administration Higgs », a déclaré Moe Qureshi, Ph.D., gestionnaire des solutions pour le climat du Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick. « Or, cette même administration tente d’utiliser des publicités trompeuses pour jeter le blâme sur le Règlement fédéral sur les combustibles propres en dépit du fait que ce règlement a été conçu pour donner aux producteurs de pétrole plusieurs options visant à éliminer la pollution sans devoir imposer des coûts supplémentaires aux consommateurs de la classe moyenne.
La boucle créée par le gouvernement provincial, connue sous le nom de majoration liée au coût du carbone, permet aux raffineries de pétrole de transférer aux consommateurs les coûts associés au nettoyage de leurs combustibles. La Commission de l’énergie et des services publics a approuvé cette boucle il y a moins d’un mois, le 13 juin, de sorte à autoriser les raffineries de pétrole à reporter sur les consommateurs les dépenses liées à la réduction de la pollution au lieu d’investir dans des combustibles, des technologies et des processus propres.
Dans cette publicité payée, le gouvernement provincial met aussi délibérément dans le même panier le Règlement sur les combustibles propres et la taxe fédérale sur le carbone, ce qui accroît d’autant plus la confusion. Or, il s’agit de deux règlements totalement distincts.
La taxe fédérale sur le carbone est une taxe générale sur le carbone qui s’applique à toute entité qui utilise des combustibles fossiles. Cependant, le revenu tiré de la taxe sur le carbone est rendu aux provinces et aux territoires dans lesquels la taxe a été prélevée. Au Nouveau-Brunswick, ce montant s’élèvera, pour une famille de quatre personnes, à 368 $ en octobre 2023 et à des versements trimestriels de 184 $ dès janvier 2024. En revanche, le Règlement fédéral sur les combustibles propres ne concerne que les raffineries et les principaux fournisseurs de pétrole. En dépit de cela, à cause de la boucle de la province, les raffineries de pétrole ont maintenant le droit d’imputer ce coût aux Néo-Brunswickois.
« La décision du gouvernement provincial et de la Commission de l’énergie et des services publics d’autoriser les producteurs de pétrole à transférer aux consommateurs les coûts liés à la conformité montre une volonté de faire passer les intérêts de l’industrie avant ceux des Néo-Brunswickois », d’ajouter Moe Qureshi, Ph.D. « Face à la montée de la pauvreté énergétique dans le Canada atlantique et aux effets de l’urgence du changement climatique, le Nouveau-Brunswick doit traiter la racine du problème, soit les raffineries de pétrole qui produisent des gaz à effet de serre, et non pas saper les politiques fédérales en faveur du climat. »
Les données probantes suivantes étayent nos affirmations :
- De 2019 à 2022, les marges de profit des raffineries de pétrole du Nouveau?Brunswick ont augmenté de 297 %. Tandis que les consommateurs supportent des coûts de carburant plus élevés, les raffineries de pétrole bénéficient de marges de profit excessives sans obligation de remettre leurs surplus.
- Plus du tiers des Néo-Brunswickois vivent dans la pauvreté énergétique, ce qui signifie qu’ils doivent consacrer une proportion non viable de leur revenu mensuel à leurs frais énergétiques. Il est à la fois déraisonnable et irresponsable que les producteurs de pétrole fassent supporter les frais de leur inaction aux consommateurs, plus particulièrement durant une période où ils rendent compte de profits record.
- Le Règlement sur les combustibles propres touche uniquement les raffineries et les principaux producteurs de pétrole. Il ne concerne pas les distributeurs comme les stations d’essence locales.
- Les raffineries de pétrole ont jusqu’en juillet 2024 pour se conformer au règlement. Par conséquent, il n’est pas nécessaire de hausser immédiatement les coûts. Les raffineries ont toute une année pour prendre les mesures nécessaires pour se conformer au règlement ou acheter des crédits afin de compenser leurs émissions.
- Le Règlement sur les combustibles propres est le fruit d’une négociation de sept années à laquelle ont pris part des provinces, des représentants de l’industrie (dont Irving Oil) et des intervenants environnementaux. Comme les raffineries de pétrole sont au courant de ce règlement depuis plusieurs années, elles ont eu le temps d’améliorer leurs façons de procéder.
- Au Canada, le Règlement sur les combustibles propres ne concerne que la consommation locale de pétrole. Il ne s’applique pas aux exportations. Irving Oil a mentionné que 80 % de son pétrole est exporté aux É.-U. et qu’elle perd une grande partie de ses crédits. Il ne lui reste ainsi que le 20 % du carburant utilisé au Canada à nettoyer.
Pour plus d’information, ou pour obtenir une entrevue, veuillez communiquer avec :
Corey Robichaud, gestionnaire des communications, Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick | corey.robichaud@conservationcouncil.ca | 506.458.8747
Moe Qureshi, gestionnaire des solutions pour le climat, Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick | moe.qureshi@conservationcouncil.ca | 506.458.8747