La source de plusieurs bassins versants de la province se situe dans les forêts publiques loin des zones d’habitation et de développement. C’est ainsi que les menaces principales pour la santé des bassins versants proviennent de la gestion des forêts, de l’ampleur des coupes à blanc et de la récolte de la biomasse jusqu’au remplacement d’écosystèmes complexes par de simples plantations privées de matériaux ligneux grossiers et d’autres particularités structurelles cruciales dans la maîtrise de l’écoulement des eaux.
Il existe donc un besoin urgent de développer des politiques de gestion forestière afin de restaurer et protéger les bassins versants de la province, et ce en poursuivant des objectifs hydrologiques, écologiques et socio-économiques. Selon le gouvernement du Nouveau-Brunswick, l’approvisionnement en eau d’environ 40 % de la population de la province provient des eaux de surface des bassins versants. Malgré le fait que la forêt acadienne du Nouveau-Brunswick joue un rôle majeur dans la protection des ressources en eau douce, le régime actuel de gestion de la forêt ne contient aucun autre objectif de gestion des bassins versants que celui du maintien de petites zones tampons riveraines entre les coupes à blanc et les cours d’eau.
La disparition du couvert forestier suite aux coupes à blanc et à la transformation de la forêt en plantations ont dégradé la diversité biologique des écosystèmes d’eau douce qui sont indispensables à la vie. Durant les 20 dernières années, près de 40 % des terres publiques du Nouveau-Brunswick ont été coupées à blanc, avec 10 % des terres scarifiées et pulvérisées pour en faire des plantations d’une ou de plusieurs espèces. La planification du type, de la grandeur et de la localisation des coupes n’a pas tenu compte de la protection des sources d’eau douce. Bien que des zones tampons soient exigées le long des cours d’eau, des rivières et des milieux humides, des coupes sont tout de même permises dans ces zones, qui sont alors sujettes à de fortes pressions de récolte.
La responsabilité de la gestion des bassins versants revient au ministère de l’Environnement, tout comme la gestion des modifications aux cours d’eau et des sources ponctuelles et non ponctuelles de pollution. De son côté, le ministère des Ressources naturelles détient la responsabilité de la gestion des forêts sur les terres publiques, y inclus la gestion des bassins versants. Cette approche fragmentée de la gestion des bassins versants a contribué aux problèmes actuels. Toutefois, faisant suite aux travaux des groupes des bassins versants et aux programmes du ministère de l’Environnement, des progrès en gestion sont réalisés en aval des bassins versants. Cependant, il demeure encore une zone obscure au ministère des Ressources naturelles, ainsi que dans les objectifs que les plans de gestion forestière doivent réaliser.
Nos solutions
Le Nouveau-Brunswick a besoin d’une stratégie provinciale de l’eau. Une telle stratégie devrait comprendre une approche intégrée de la gestion durable de l’eau et décrire des stratégies et des actions spécifiques afin d’aborder les enjeux actuels et futurs de l’eau dans la province. Une composante essentielle d’une telle stratégie provinciale est la reconnaissance du rôle que des forêts en santé jouent dans la protection de l’eau douce. Les bassins versants devraient être les unités de gestion utilisées sur les terres de la Couronne et des limites devraient être introduites sur la surface forestière qui peut être exploitée à l’intérieur d’un bassin versant durant une période donnée. Cette approche faciliterait la transition vers une gestion intégrée des bassins versants dans le cadre d’une stratégie provinciale de l’eau.
Plus concrètement, il faut entièrement cartographier et protéger les ruisselets éphémères et intermittents qui sont situés à la source des rivières principales du Nouveau-Brunswick. Partout où c’est possible, des zones tampons le long des rivières et des lacs doivent s’étendre au-delà de leur plaine d’inondation, pour que les sols et la végétation de celles-ci demeurent non détériorés. Les zones tampons des rivières et des lacs devraient inclure une zone où l’exploitation est interdite. Il est aussi crucial, spécialement sur les pentes abruptes, que les zones tampons soient mesurées à partir du sommet de la pente plutôt qu’à partir de la rive des cours d’eau.
Les mares temporaires doivent aussi être protégées. Les mares temporaires sont surtout situées dans les forêts et sont utilisées presque exclusivement par certaines espèces d’amphibiens et d’insectes pour leur reproduction et d’autres activités. Le Nouveau-Brunswick traîne derrière d’autres autorités (comme l’État du Maine par exemple) dans le domaine de la protection des mares temporaires. Le Nouveau-Brunswick doit suivre d’autres compétences et développer un programme qui identifie, cartographie et protège ses mares temporaires.
Pour voir le plan d’action au complet de protection pour les bassins versants, cliquez ici. Pour voir le rapport du CCNB sur les bassins versants en péril au Nouveau-Brunswick, cliquez ici.
Les cartes des bassins versants qui sont recouverts principalements par la forêt publique (les terres de la Couronne) sont aussi disponibles pour le téléchargement:
rivière Digdeduash
rivière Jemseg
rivière Kouchibouguacis
rivière Lepreau
rivière Magaguadavic
rivière Nashwaak
rivière Nepisguit
rivière New
rivière Nord-ouest Miramichi
rivière Restigouche
rivière Sud-ouest Miramichi
rivière Tabusintac
rivière Washademoak