Le territoire ni cédé ni abandonné des Wolastoqey/des Mi’kmaq/des Peskotomuhkati/Fredericton — Une nouvelle étude publiée par sept organisations environnementales montre que le Canada peut adopter des mesures climatiques beaucoup plus ambitieuses d’ici 2030 tout en maintenant une économie florissante et en réduisant les coûts énergétiques pour les Canadien.ne.s. L’étude menée par des modélisateurs énergétiques renommés d’EnviroEconomics et de Navius, montre que le Canada peut réduire ses émissions de GES de 60 % d’ici 2030 grâce à une combinaison intelligente de politiques et de réglementations.
« Une cible climatique doublement plus ambitieuse est non seulement nécessaire et bénéfique, mais surtout, réalisable, affirme Dale Marshall, directeur national d’Environmental Defence. Ce sera une tâche ardue, mais les Canadien.ne.s sont prêt.e.s à s’y mettre, nos communautés en ressortiront plus en santé et les emplois créés seront plus nombreux, stables et verts. »
LE SOMMET BIDEN: UNE OPPORTUNITÉ EN OR
Au cours des prochains mois, le Canada et d’autres nations devraient renforcer leurs engagements en matière de changement climatique dans le cadre de l’Accord de Paris. Le sommet des leaders sur le climat organisé par le président américain Joe Biden, qui se tiendra le jour de la Terre, constitue à cet effet une occasion en or pour le Canada de revoir ses ambitions à la hausse et faire sa juste part pour éviter la catastrophe climatique. Cette juste part canadienne a été évaluée à 60 % de réduction de GES par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030. Rappelons que son engagement actuel est de réduire les GES que de 30 % au cours de la même décennie.
« On ne peut pas contredire la logique mathématique même d’un budget carbone mondial. Ce n’est pas complexe: si nous continuons à polluer aux niveaux actuels, il nous reste moins d’une décennie avant de franchir le cap d’une augmentation des températures mondiales qui nous coûtera des vies et menacera notre sécurité à tous, estime Louise Comeau, directrice du Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick. La transition vers une économie plus propre est l’héritage que nous laissons aux générations futures. Nous devons relever le défi. »
PRENDRE LES CHOSES AU SÉRIEUX
La modélisation montre que pour parvenir à des réductions importantes, il faudra une combinaison de réglementations beaucoup plus strictes et un prix du carbone croissant pour tous les principaux secteurs d’activités canadiens. Le secteur pétrolier et gazier – source d’émissions de carbone la plus importante et à la croissance la plus rapide au Canada – devra aussi inévitablement réduire sa production et ses émissions.
« Il est temps que le Canada prenne au sérieux son problème de pétrole et de gaz, explique Émile Boisseau-Bouvier, analyste des politiques climatiques chez Équiterre. Les entreprises pétrolières et gazières sont responsables de plus du quart des émissions canadiennes, mais représentent moins de 1 % des emplois du pays. L’élimination progressive des combustibles fossiles est non seulement un volet essentiel à la lutte contre la crise climatique, mais elle permettra de s’attaquer à d’autres problématiques, dont la santé des individus et des communautés ainsi que la dégradation de l’environnement.»
À cet effet, l’étude montre que l’économie et les investissements continueront malgré tout de croître de manière significative, mais à un rythme légèrement plus lent qu’avec un maintien du statu quo.
Des groupes de la société civile au Québec et ailleurs au Canada ont par ailleurs formellement demandé ce matin au gouvernement fédéral de se baser sur l’étude pour rehausser l’ambition climatique du Canada.
Pour plus d’informations:
Anthony Côté Leduc, Équiterre, acoteleduc@equiterre.org, 514 605-2000
Barbara Hayes, Environmental Defence, bhayes@environmentaldefence.ca, 613 255-5724
Caroline Brouillette, Réseau Action Climat, carolinebrouillette@climateactionnetwork.ca, 438 881-0746