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L’Honorable Bernadette Jordan, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Nous tenons à vous féliciter pour votre initiative de consultation au sujet de la Stratégie visant l’économie bleue du Canada. Nous nous sentons particulièrement interpellé(e)s par vos commentaires qui soulignent l’importance de la durabilité et de la santé des océans, de vos engagements fermes en faveur de la protection des océans et de la réconciliation avec les Premières Nations. En tant qu’usager de la baie des Chaleurs, nous sommes particulièrement concerné(e)s par l’élaboration de cette stratégie qui devrait privilégier la pérennité des écosystèmes qui soutiennent cette économie. En effet, de l’installation des Premières Nations à aujourd’hui, la baie des Chaleurs a permis de faire prospérer ses communautés depuis des millénaires. Les différents secteurs de l’économie bleue sont essentiels pour la région en matière de développement régional et de maintien d’une identité forte. Toutefois, la Baie connaît son lot de pressions incluant la détérioration des habitats côtiers et marins, l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, l’augmentation de la pollution, pour n'en nommer que quelques-unes. De plus, les changements climatiques exacerbent ces pressions avec la montée des températures de l’eau, le bouleversement de la chimie des océans et l’augmentation en fréquence des évènements météorologiques extrêmes. Ce contexte nous force à penser que l'élaboration de la Stratégie doit d'abord anticiper et prendre en compte les impacts cumulatifs des activités qui menacent la viabilité écologique de ces écosystèmes dans un contexte de gouvernance partagée. Une approche de planification et de gestion écosystémique doit être retenue, particulièrement pour des zones transfrontalières telles que celles de la baie des Chaleurs. C’est pour ces raisons que le gouvernement fédéral doit, dans l’élaboration de sa stratégie visant l’économie bleue, porter une attention particulière à la gestion des effets cumulatifs sur les écosystèmes transfrontaliers. Il doit aussi se concentrer sur la coopération intergouvernementale des divers paliers gouvernementaux incluant ceux des peuples autochtones ainsi que la coordination de tous les ministères fédéraux concernés. De cette façon, Madame la Ministre, vous aurez les outils nécessaires à la mise en place d’actions concrètes qui assureront la viabilité des écosystèmes. Nous tenons à souligner que ces actions concrètes doivent se concentrer sur : -La réduction des gaz à effets de serre pour stopper les changements de la température et de la chimie de l’eau des océans; -La protection des infrastructures naturelles pour inciter la résilience des zones côtières face aux changements climatiques; -La mise en œuvre de règlements rigoureux pour protéger les populations de poisson sauvage et en rétablir l’abondance; -L’augmentation des investissements dans la restauration des habitats pour soutenir les espèces de poisson sauvage; -Les investissements nécessaires pour la remise en état des sites contaminés ; -Le financement nécessaire pour les installations de traitement des eaux usées et des eaux pluviales ; -Le renforcement des règlements sur la réduction de la pollution visible et invisible dans une perspective d’économie circulaire; -L’accroissement de l’éducation et de l'engagement des citoyens. Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de mes sentiments les meilleurs. Cc: L’Honorable Dominique Leblanc, Président du Conseil privé de la Reine pour le Canada et ministre des Affaires intergouvernementales