Tableau 4 – Renseignements pertinents ou expertise appropriée

RENSEIGNEMENTS PERTINENTS ou EXPERTISE APPROPRIÉE

TABLEAU 4 – Question 7: Les effets environnementaux et socio-économiques potentiels du projet

En été, je travaille en tant que naturaliste pour une compagnie d’observation de la faune/des baleines basée sur l’île de Granville à Vancouver. L’augmentation des activités de transport affectera les baleines dans cette zone (et plus spécifiquement les épaulards résidents du Sud qui sont en voie de disparation), et ce à cause la pollution ou les collisions. Cela affectera également mon gagne-pain de façon irréversible. Par ailleurs, un déversement de pétrole dans la région que ça soit de l’oléoduc ou d’un navire, décimerait notre écosystème local. En tant qu’étudiant à l’Université de Victoria; j’ai étudié les effets à long terme du déversement Exxon Valdez sur les communautés et la faune à Prince William Sound. Presque 25 ans plus tard, ces communautés luttent toujours contre les changements qui leur ont été imposés par ce désastre anthropique. Une population entière d’épaulards qui nageait à travers le déversement a été décimée. En général, je pense que les risques auxquels seraient exposés notre écosystème et nos communautés sont trop importants, et que les bénéfices limités qui les accompagnent n’en valent pas la peine. J’espère avoir l’occasion d’exprimer mes inquiétudes auprès de l’ONE.

Le Dr. Weaver possède un PhD en mathématiques appliquées avec spécialisation sur la dynamique de l’océan, l’atmosphère et du climat. Ses travaux préliminaires examinaient l’océanographie des eaux côtières y compris celles du détroit Juan de Fuca. Il possède une longue carrière et a publié son expertise en temps que professeur à l’École des Sciences de la Terre et de l’Océan à l’université de Victoria, et, avant cela en tant que professeur dans le Département des Sciences Atmosphériques et Océaniques de McGill.

Le Dr Weaver est membre de la Société royale du Canada, la Societé canadienne de météorologie et océanographie, l’American Meteorological Society et l’American Association for the Advancement of Science. Il est récipiendaire de nombreuses récompenses, y compris le Prix A.G. Hunstman en 2011. Il est considéré comme étant l’un des experts mondiaux dans le domaine de modélisation de circulation océanique et a œuvré pour de multiples comités nationaux et internationaux à cet égard. Il a publié de nombreux articles dans les journaux spécialisés en océanographie, y compris Journal of Physical Oceanography; the Australian Journal of Marine and Freshwater Research; Journal of Atmospheric and Oceanic Technology; Progress in Oceanography; Ocean and Coastal Management; Journal of Marine Research; Ocean Modelling; and Atmosphere-Ocean.

En tant que scientifique internationalement reconnu, le Dr Weaver a conseillé des gouvernements locaux, provinciaux et internationaux en termes de politiques liées à la science. Il était auteur principal pour quatre des cinq rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat et a récemment coécrit un rapport d’experts pour la Société royale du Canada à propos de “Sustaining Canadian marine biodiversity ». Le Dr. Weaver a aussi participé à une croisière dans le détroit de Géorgie, le passage Discovery, le détroit de Johnstone et le détroit de la Reine-Charlotte.

Son expertise reconnue internationalement en termes d’océanographie physique et son expérience en temps que conseiller des gouvernements en matière de politiques scientifiques font du Dr Weaver la personne qualifiée idéale pour intervenir sur la question 5, ainsi que pour recommander les conditions générales à l’acceptation du projet sous la question 8, et en particulier parce que celles-ci sont relatives à la recherche sur le dilbit en environnement marin, à l’impact potentiel d’un déversement sur la côte et aux lacunes dans la recherche.

Entre-temps, la viabilité économique de l’oléoduc (Question 2) dépend de la viabilité économique de la production du secteur pétrolier en amont. Les investisseurs  du monde entier ont émis des mises en garde à propos d’une “bulle de carbone”, c’est-à-dire à propos du fait que les objectifs globaux de réduction des émissions empêcheraient l’exploitation des ressources associées à des émissions de carbone, soulevant ainsi des interrogations légitimes à propos du développement à long terme des sables bitumineux et de la menace économique d’un blocage de toutes les ressources basées sur le carbone.

Ces avertissements ont été répétés dans les rapports du HSBC et dans les déclarations du Président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. Comme l’un des principaux scientifiques climatiques, le Dr Weaver a été à l’avant-plan des législations nationales et accords internationaux liés aux émissions de carbone, le rendant bien placé pour intervenir sur la probabilité d’une “bulle de carbone” anéantissant la faisabilité économique du projet.

En tant que collectif d’environnementalistes inquiets, le Environmental Issues Committee soumet une application d’intervenant sur le compte de population étudiante de l’université de Capilano. Nous sommes en mesure de fournir un témoignage compilant la façon dont cette population sera affectée quotidiennement si le projet d’expansion de Kinder Morgan est approuvé par l’ONE.
Les îles Gulf et la mer des Salish sont considérées à haut risque pour un déversement de pétrole. Je suis propriétaire du bord de mer des îles Gulf, plus particulièrement l’île Thetis, et un déversement de pétrole affecterait la valeur foncière de ma propriété, ainsi que l’utilisation et la jouissance de ma propriété. De nombreux oiseaux et mammifères marins fréquentent les eaux marines au devant ou près ma maison chaque jour et tout au long de l’année, y compris le petit garrot, le gris cendré, le grand héron (une espèce en péril), le martin-pêcheur, le harle, le pygargue à tête blanche, la maceuse, le guillemot marbré (une espèce en péril), le cormoran, le phoque commun et la loutre de rivière. Les oiseaux marines et les mammifères sont très sensibles aux déversements de pétrole. Je fais du kayak chaque jour dans les îles Gulf, et un déversement affecterait négativement cette activité récréative, y compris l’observation des oiseaux et des baleines. Chaque année, je fais du voilier dans les îles de 14 à 21 jours durant les mois d’été, et un déversement de pétrole impacterait défavorablement cette activité récréative. Je suis biologiste et écrivain et j’ai écrit à propos des épaulards résidents du Sud depuis plus 7 ans. Les épaulards résidents du Sud constituent une espèce en voie de disparition au Canada et la route proposée pour les navires pétroliers traverse leur habitat critique. Un déversement de pétrole impacterait la population de ces épaulards en voie de disparition de façon défavorable. Les menaces majeures des épaulards résidents du Sud comprennent la contamination par les polluants toxiques et les interférences acoustiques résultant du trafic maritime; la voie de navigation proposée pour les navires pétroliers résultant de ce projet augmentera ces deux menaces.
La société du bassin versant de False Creek – un intervenant représentatif:

  • des gens qui vivent dans le voisinage
  • de ceux qui utilisent False Creek et de détroit de Géorgie comme aire récréative
  • de ceux qui gagnent leur vie grâce à ces étendues d’eau
  • la flore et la faune de ces étendues d’eau et qui ne sont pas représentées ailleurs

Nous nous inquiétons du fait ce que cette proposition menacera les intérêts de toutes ces parties prenantes.

Un accroissement majeur du trafic des navires pétroliers dans le détroit de Géorgie près de Vancouver mettra ces eaux et côtés en danger, chaque jour et pour de nombreuses années à venir. Nous savons que le mouvement de la vie aquatique est affecté par un accroissement du trafic des pétroliers – e.g. les larges mammifères comme les baleines et les dauphins – et ce même s’il n’y a pas de déversement de pétrole.  A fortiori s’il y a un déversement de pétrole.

Les pétroliers transporteraient du bitume (ainsi que du pétrole brut). Le bitume est un produit lourd presque impossible à nettoyer. Tout déversement de pétrole à proximité de Vancouver affecterait la rivière Fraser et ruissellerait le long de la côte, affectant nos eaux et la vie qui est présente dans la rivière et l’océan a des kilomètres à la ronde.

Tout déversement de pétrole dans les eaux de False Creek ainsi qu’une remontée dans la rivère Fraser affecterait des millions de personnes. Le bitume entrainé dans la crique serait hautement toxique, potentiellement inflammable et très néfaste pour la santé des humains, animaux et plantes pour une longue période de temps.

Nous savons aussi que Lower Mainland et le détroit de Géorgie sont à haut risque  en ce qui concerne les tremblements de terre et les tsunamis. Construire des oléoducs à grande capacité et permettre à des pétroliers de transporter des substances hautement toxiques à travers cette région ne sont pas des risques que nos intervenants sont prêts à encourir.

Nous sommes également convaincus qu’une augmentation du trafic des navires pétroliers affectera la santé de l’économie récréative locale et de d’autres économies qui reposent sur de l’eau propre et habitée par les plantes et animaux. Les gens habitant près de False Creek ont peu à gagner et beaucoup à perdre si le trafic de navires pétroliers de la région augmente. Par exemple, dans quelle mesure un déversement de pétrole affecterait-il les entreprises sur l’île Granville?

Par ailleurs, le bitume est destiné à l’exportation et ne viendrait pas en aide aux communautés locales. Cela signifie que tout déversement de pétrole qui surviendrait mettrait notre économie locale à risque pour mettre le bitume d’Alberta sur le marché.

Les autochtones ont utilisé les ressources abondantes de False Creek pour s’alimenter depuis des milliers d’années. Depuis la colonisation, la richesse du capital naturel de plantes et animaux a fortement diminué. Aujourd’hui, certaines espèces reviennent doucement. Nous souhaiterions ne pas mettre cette tendance positive en péril.

Notre mission est d’encourager une société humaine durable. Nous pensons qu’autoriser le passage de plus de navires transportant du pétrole issus des sables bitumineux ne fera que consolider notre dépendance à un moyen archaïque, coûteux et peu durable de satisfaire à nos besoins énergétiques. Nous devons créer pour nos petits-enfants un avenir exempté de telles dépendances aux combustibles fossiles.

Sur l’île de Vancouver, nous partageons les eaux que ce projet risque de contaminer, connues sous le nom de mer des Salish.  Nous y trouvons des fruits de mer dont les quantités ne cessent de diminuer, comme les palourdes, huîtres, crabes, pétoncles et bien sûr le saumon sacré. Notre accès à de la nourriture sûre, traditionnelle et économique sera affecté à cause de ce projet, et ce d’au moins trois manières : 1) dégâts à l’habitat forestier du bassin versant dus aux nouvelles constructions, résultant potentiellement en une contamination du bassin versant et une réduction de la capacité de reproduction du saumon 2) augmentation du risque de déversement suite à l’augmentation de la capacité de l’oléoduc, contaminant potentiellement l’approvisionnement alimentaire côtier et 3) augmentation du risque de déversement suite à l’augmentation du trafic/capacité des navires-pétroliers, contaminant potentiellement l’approvisionnement alimentaire. 

Nous pensons que ce projet entraîne des risques inacceptables pour l’économie locale qui repose sur un environnement marin sain afin que les exploitations restent viables, e.g. aquacultures, pêcheurs de mollusques, hébergement touristique et basé sur la nature et même les controversées exploitations piscicoles installées dans l’océan. Il serait peu judicieux que les experts approuvent un tel projet, dans quel cas ils devraient être sciemment d’accord avec les intérêts de la compagnie en les autorisant à risquer la contamination de ressources alimentaires de première importance. Cela revient à mettre en péril la subsistance des populations côtières de la mer des Salish, y compris les résidents de Vancouver, Victoria et de la totalité du littoral sud de la Colombie-Britannique, selon les tests de déversement effectués sur le terrain. C’est pourquoi je vous supplie, en tant qu’agents publics respectables, de remplir vos obligations envers ces citoyens qui seront les plus directement touchés par toute décision, et ne laissez pas les intérêts d’une compagnie mettre en danger la santé individuelle de ceux qui comme nous vivent dans le rayon d’action du projet proposé. Nous avons déjà vu assez de cas de contamination pour savoir que les accidents  qui arrivent dans de tels projets ne peuvent pas être réparés. Nous appuyons le droit de protéger la sécurité et la santé de notre biorégion, et nous nous tenons avec tous ceux qui sont affectés par ce projet pour dire «Non, nous ne pouvons pas accepter votre projet puisqu’il met en danger l’approvisionnement alimentaire durable et la santé de l’environnement marin.»

La PEA représente des professionnels accrédités qui travaillent directement avec la province de la Colombie-Britannique. Elle rassemble des ingénieurs, géologistes, forestiers et agronomes.

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